Glaucus atlanticus

Un singulier flotteur

Le dragon bleu s’échoue sur une plage de Raroia

Depuis plusieurs jours que le mara’amu sévit sur l’atoll, de nombreux courants et vagues transportent son lot de surprises. Si habituellement ce sont plutôt des bouées ou rondins de bois qui se perdent sur les plages, cette fois- ci, c’est une petite créature, fort singulière qui s’y est échouée.

 

En effet, ce petit Glaucus Atlanticus plus connu sous les noms de « Dragon bleu », « Limace bleue des Océans », et parfois même « l’Hirondelle de mer », qui n’est autre qu’un nudibranche pélagique, a flotté jusqu’au rivage d’un des motus de l’atoll. Il est pourtant peu fréquent, pour ne pas dire exceptionnel, de tomber dessus tellement l’espèce est petite. Ce nudibranche, contrairement à ses congénères, ne vit pas sous l’eau mais flotte sur les flots. Il est friand de méduses et de physalies, ce qui l’a d’ailleurs conduit probablement à en suivre quelques unes qui sont ramenées sur les bords des rivages par ces fortes houles.

 

Ce Glaucus possède une petite réserve de gaz dans son estomac qui lui permet une parfaite flottaison sur les océans, telle une bouée. Et paradoxalement, c’est à l’envers qu’il flotte. Il semble faire la planche.  Ce splendide gastéropode est toxique pour ses prédateurs. Il stocke les nématocystes venimeux de ses proies dans de petits sacs qui se trouvent au sommet de ses tentacules pour s’en servir contre ses attaquants. Sa coloration est tout aussi ingénieuse, bleue et gris se confondent parfaitement avec la surface de l’eau et les fonds marins. Sa tenue de camouflage de type contre jour permet de flouer à la fois les oiseaux et les poissons qui sont ses prédateurs.

 

Malgré sa petite taille qui n’excède pas plus de 4 cm, le dragon bleu possède des nombreux « doigts » qui composent les rangées de ses ceratas. Il ne nage pas vraiment, mais se laisse porter par les courants, bien que si il rencontre un obstacle, il use de contorsion pour se retourner et suivre la direction qu’il a choisie. Il recroqueville ses ceratas sur lesquelles il s’appuie pour se déplacer. Vu la rareté de cet animal, ses bienfaiteurs l’ont transporté côté Océan pour qu’il puisse poursuivre son chemin car le Hoa dans lequel il s’était fait piéger n’augurait rien de bon pour lui.  Décidemment l’atoll de Raroia est propice et semble convenir à ces jolis nudibranches.

 

Corinne Levy                                                     

 

Le Glaucus Atlanticus a été trouvé échoué mais vivant, pris au piège d’un hoa.

 

Ce petit animal doit faire preuve de contorsion pour changer de direction.

 

Le Dragon bleu ne nage pas au fond de l’eau, mais flotte sur le dos. 

 

Glaucus atlanticus
Glaucus atlanticus
Glaucus atlanticus
Glaucus atlanticus
Glaucus atlanticus
Glaucus atlanticus

Site : Atoll de Raroia

Taille : 2 cm